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je venais d'emménager dans une maison à moitié délabrée, où régnaient moisissure et saleté, voilà ce qu'allait devenir l'antre de mon inspiration.

 

Il me fallut un mois pour nettoyer et dépoussiérer les vieux meubles abîmés. 

 

Petit à petit je commençais à apprécier le silence lourd qui dominait. Qui dominait ? Pour une maison qui se situait en plein axe de sentiers empruntés par des gens plein de gaieté, comment le silence pouvait dominer ? 

 

En parlant de mystère, même si les portes et les fenêtres étaient grandes ouvertes, la clarté ne pouvait y pénétrer, c'est à se demander si elle attendait d'être invitée. 

 

Énormément de questions me trottaient dans la tête, comme par exemple : pourquoi le frigo était plein, le frigo ? Plutôt un grand placard peint en noir, étonnant vu que je n'avais encore pas fait les courses. 

 

Et ces bruits... ces bruits !! mon dieu ces bruits qui résonnaient dans ma tête jour et nuit !!

 

Mes affaires bougeaient, elles se déplaçaient sans même les regarder. 

 

Étant rédacteur d'un journal à critiques, je n'avais pas le droit de me tromper ou bien pire de ne pas publier. 

 

Deux mois passèrent. Je perds la tête, je me sers de mon bloc notes à idées comme journal de bord ou autre, tout en essayant de noter tout ce qui m'arrivait. Les mystères ne faisaient que s’enchaîner, je n'avais plus de répit, je n'ai qu'une envie dire stop, c'est fini ! Mais... A qui ? A quoi ? Je ne le sais même pas, comme si au fond de moi je perdais la tête.

 

Aucune inspiration ne me venait, de toute façon, qu'importe, le journal depuis trois mois ne m'avait pas contacté. Pour l'instant la seule chose qui m'obnubilait était la marque que j'avais au doigt. 

 

Les jours défilent mais rien ne va. Tantôt je parle au passé, tantôt je parle au présent, dans tous les cas dans cette maison le temps semblait s'être arrêté. 

 

Des hallucinations commençaient à arriver, je voyais toujours près de moi des hommes en blanc en train de murmurer. Toute la journée ils étaient là à me regarder, à m'espionner, mais quand je m'approchais pour leur parler ils disparaissaient. Stop ! Ça suffit !!

 

Je décide de me lever pour prendre l'air. Au moment de toucher la poignée de la porte d'entrée, deux hommes en blanc apparurent derrière moi :  « interdit de sortir avant le souper ! » Le souper ? Quel souper ? Un silence glacial s'installa pendant que les hommes disparurent. 

 

Étant forcé de rester, je pris un journal que je n'avais d'ailleurs pas le souvenir d'avoir acheté. Quand je vis le gros titre, mon cœur s'arrêta net. On pouvait y lire clairement « un homme a tué de sang froid sa femme et son enfant avant d'essayer de mettre fin à ses jours ». Pourquoi être autant choqué par cette nouvelle ? Des hommes qui tuent ce n'est pas nouveau mais ceux qui portent mon nom !!! Un grand bruit résonna, deux hommes entrèrent un me tint le bras et l'autre sortit une seringue de sa longue blouse et me piqua. 

 

Un œil... puis deux, une fois bien réveillé, je me mis à observer la pièce autour de moi. J'étais chez moi, chez moi... tout était blanc et tout était neuf. Un homme ouvrit la porte de ma chambre, s'approcha doucement de moi et me dit :  « Monsieur PATERSON êtes vous enfin prêt ? ». Prêt ? Pourquoi ? Et puis non, ce n'est pas la question ! Qui êtes vous ?, je m'appelle Marc ZUCHOWSKY ? Me reconnaissez vous ? 

 

Des flash-back défilèrent dans ma tête, tout était devenu enfin clair. Je n'avais pas acheté cette maison. Je n'étais pas chroniqueur. J'étais l'homme du journal, l'homme qui avait tué sa femme et son enfant, un malade dans l'âme, un penseur libre d'esprit mais enfermé ne pouvant être jugé.

 

Un homme sans aucunes pensées est un homme au cœur brisé ou bien pire un homme qui se laisser guider par la colère du passé.

 

 

 

 

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